Pour notre quatrième jour, nous poursuivons notre boucle à moto pour rejoindre la ville de Ba Be, réputée pour sa réserve naturelle, à 154 kms de Bao Lac.
Une fois n’est pas coutume, notre carte bancaire est de nouveau avalée par le distributeur automatique de billets ! Nous sommes samedi, la banque est fermée au public, mais quelques employés sont là, le problème est résolu assez rapidement. Les locaux autour de nous, venus tirer des sous, s’amusent de la situation 🙂
Sur le trajet, nous passons au travers d’un grand marché local dans un petit village où les ethnies des environs se retrouvent. Des tenues traditionnelles, des visages comme nous n’en avons jamais vus mais qui resteront imprimés dans nos mémoires.
La journée s’annonce assez pénible car la météo est capricieuse. Nous roulons dans la brume, la pluie, certaines portions de route sont endommagées. Nous avons bien du mal à nous réchauffer malgré les épaisseurs de vêtements et le thé chaud que nous nous arrêtons boire.
Lorsque nous arrivons à Ba Be en fin de journée, nous sommes littéralement frigorifiés n’espérant qu’une chose, trouver une chambre avec un peu de chauffage, ce que le propriétaire de l’hôtel où nous arrêtons nous garantit. Et bien, non, le système ne fonctionne pas … 🙁
Pour découvrir la réserve naturelle, nous partons en excursion organisée par l’hôtel. Cela nous arrive très rarement, mais cette petite journée tranquille, à nous laisser guider, nous fait du bien. Au programme, grotte, cascade, lacs de la réserve, pagode … nous en apprenons un peu plus sur la culture du riz et du maïs. Nous déjeunons dans une petite gargote tenue par deux personnes âgées qui nous ont cuisinés des plats, délicieux, et en abondance. La coutume veut aussi que l’on trinque à l’alcool de riz ou de maïs (d’après le guide, c’est bon pour les articulations, des genou notamment, et il est recommandé d’en boire deux petits verres avant d’aller se coucher …)
Autour et dans la réserve, la vie locale tourne autour du tourisme et aussi de l’agriculture (culture et élevage). A cette période de l’année et par ce temps, les touristes n’affluent pas, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous avions entendu parler de Ba Be comme d’une destination à ne pas rater. C’est effectivement joli, néanmoins après la magie des paysages que nous avons découverts sur les routes escarpées de montagnes, Ba Be nous parait un peu plus fade.
Après deux nuits passées ici, il est temps de reprendre la route en direction de Ha Giang car nous arrivons au terme de la boucle à moto que nous avions planifiée. Nous ne devons pas partir trop tard car 200 kms nous attendent. Cependant, une succession de petits indices nous laissent penser que la journée ne se déroulera pas comme prévue.
Nous prenons tout d’abord notre petit déjeuner en retard, les propriétaires de l’hôtel ne sont pas là lorsque nous nous présentons. Nous perdons plus d’une heure sur notre « programme ». Nous retournons ensuite en ville à 16 kms pour reprendre un peu d’argent, au cas où … Plus de billets dans le distributeur, nous devons attendre qu’il soit réalimenté. Quand nous prenons enfin la route, nous ne parvenons pas à trouver le « petit » raccourci que le GPS nous indique. C’est une succession d’allers-retours pour retrouver notre chemin, aidés par un habitant qui nous dessine un plan sur un bout de papier.
Pour cette journée placée sous le signe des kilomètres, le GPS ne nous est, de toute façon, pas d’une grande utilité. Par deux fois, il nous envoie sur des chemins qui n’existent plus, des réserves d’eau ayant été crées à la place pour des centrales hydrauliques. Beaucoup de demi-tours, de kilomètres accumulés et de temps perdu. La route, présentée comme un raccourci, nous mène au milieu d’un village où les chemins sont très glissants, boueux, plein d’énormes cailloux. Un vrai terrain de cross ! Nous patinons, manquons de tomber, la moto est dans un état … et nous aussi par la même occasion 🙂
La perte de temps est considérable, il est presque 17 heures et la journée touche à sa fin. Il est temps de nous arrêter quelque part avant que la nuit ne tombe. Pour aujourd’hui, oublions la destination de Ha Giang, nous en sommes de toute façon bien loin et nous ne savons d’ailleurs même pas où nous avons atterri !
Coïncidence ou non, le petit village le plus proche, perdu dans les terres, est pourvu d’un hôtel, le seul d’ailleurs. Heureusement que nous avions repris un peu d’argent le matin même ! Nous ne faisons pas les difficiles, l’hôtel est propre mais le confort est rudimentaire. Il fait froid, nous dormons habillés, le matelas est aussi dur qu’une planche de bois, il n’y a pas d’eau chaude dans la salle de bain … L’expérience est assez bonne pour repousser ses limites 🙂
Les habitants du village semblent heureux de voir « débarquer » deux touristes, sortis de nulle part. Thé et épis de maïs grillés nous sont très gentiment offerts. Nous en profitons pour faire nettoyer au karcher la moto qu’il est impensable de ramener à Ha Giang dans cet état.
A l’aube, nous reprenons la route, la bonne cette fois-ci, après une courte nuit de sommeil, réveillés par des discours entonnés dans les hauts-parleurs du village.
Nous retraversons des villages de paysans, accaparés par le travail de préparation des champs pour les nouvelles plantations de riz. Encore une fois, les méthodes de travail sont archaïques et toutes ces images qui défilent sous nos yeux nous heurtent. Nous nous arrêtons également pour observer le travail de déroulage des troncs d’arbres, qui deviennent de fines plaques qui sèchent aux abords des routes et des maisons.
Presque parvenus à destination, nous nous arrêtons pour une pause déjeuner. A peine entrés dans l’établissement que nous avons choisi, nous sommes accueillis par des acclamations et des applaudissements ! A notre plus grande surprise, deux groupes sont attablés qui nous demandent de les rejoindre à table. L’invitation ne peut pas être refusée. Nous faisons alors connaissance avec un groupe de professeurs réunis pour fêter le Têt (nouvel an vietnamien). Tous sont à nos petits soins, tellement heureux et honorés de pouvoir partager leur repas et plus largement leur petite fête avec nous. Photos, échanges d’adresses Facebook (les vietnamiens sont très friands de ce réseau social) … une expérience incroyable de générosité et de sourires le temps d’un déjeuner.
Ça y est, nous arrivons enfin à Ha Giang et nous retrouvons Dung à l’hôtel qui fait à nouveau tout son possible pour nous servir, tels des petits princes.
Cette boucle à moto, enchanteresse, prend fin après 7 jours partis à sillonner les routes de montagnes du Nord, à la frontière chinoise. Une expérience hors du commun, extraordinaire, beaucoup plus rude que celle que nous avions faite au Laos mais tellement enrichissante.
4 Réponses
Marie Thé
Coucou, oui comme dis Claire que d’aventure…..
C’est vraiment une expérience hors du commun. Tous ces kilomètres en moto ouah…
Vous vivez vraiment des moments extraordinaires.
Bravo pour les commentaires que vous nous transmettez ainsi que les photos c’est magnifique,
ils nous donnent l’impression d’être avec vous.
Bonne poursuite en espérant que vous allez rencontrer des journées moins pénibles, gros bisous
Alexandra Collin
Coucou,
Tout ceci n’est qu’une série de péripéties dont nous gardons au final de bons souvenirs.
Bisous
Claire and co
Coucou! et bien que d’aventure… et ça va vous n’êtes pas malades?
Petite pensée particulière pour ma soeurette… tous ces commentaires qui te félicitent pour tes talents d’écriture, c’est un signe!!! 💡 A toi de voir ce que tu en feras ensuite? 😛 🙄
De gros bisous, vos photos sont toujours aussi magnifiques. Ce séjour va vous transformer. Carpe diem… Vous savez que Loulou aimerait bien venir avec vous!!
Alexandra Collin
Des idées émergent, je les laisse faire leur chemin …
Si ce voyage va nous transformer, on ne sait pas. C’est l’extérieur qui nous le renverra sans doute. Une chose est sûre, ce serait à refaire, on recommencerait sans aucune hésitation. C’est tellement enrichissant.
Nous sommes contents qu’Alex soit inspiré par notre voyage, cela lui donnera peut-être envie de vivre la même expérience plus tard. En tout cas, si c’est le cas, nous n’hésiterons pas à l’encourager. Gros bisous à tous les 4